Chantale Lecours Photographe, Votre Histoire

Un des moyens clefs d’une intégration réussie du yoga et de la méditation est d’instaurer un rituel. La seule limite est celle de notre imagination. Il faut prendre le temps de minutieusement trouver ce qui nous fait du bien, ce qui favorise un état de bien-être et de détente chez nous et chez les enfants que nous voulons initier.

Un peu redondant non?

En tant qu’adulte, on peut s’imaginer qu’un enfant se lassera rapidement d’entendre toujours la même musique, de refaire le même exercice ou de boire la même tisane. Toutefois, il faut comprendre que la redondance a un pouvoir sécurisant à ne pas sous-estimer ! Savoir exactement ou presque comment les choses vont se dérouler et dans quel ordre, quels sons on entendra, quelle saveur aura le breuvage, sur quel siège on sera assis et à quel endroit : ça crée un sentiment de contrôle qui permet un plus grand laisser-aller, une détente plus profonde. Ça évite à l’enfant de se questionner, d’avoir des appréhensions voire même des inquiétudes.

Des petits robots

Évidemment, on ne veut pas non plus tomber dans une rigidité excessive. Une fois la routine et le rituel bien installés, on peut parfois en déroger, idéalement avec l’accord de l’enfant. Il est tout à fait acceptable d’avoir un rituel de semaine et un de fin de semaine ou de journées spéciales. On pourrait avoir une routine complète et une accélérée, une chez Maman et une chez Papa, une à la maison et une au chalet. La période durant laquelle le rituel est le plus important est celle où on veut instaurer une nouvelle habitude, celle de faire du yoga ou de méditer. Bonne nouvelle, les enfants ont une vitesse d’intégration beaucoup plus rapide que la nôtre ! Par exemple, il suffit de chanter une berceuse deux soirs de suite pour entendre au couché suivant : <<on ne chante pas la chanson? On la chante toujours d’habitude>>. On mentionne également souvent à quel point ils prennent de mauvaises habitudes à une vitesse éclair. Heureusement, il en va de même pour les bonnes, c’est pourquoi la rigueur est tant importante.

Stimuler les sens

Il est favorable que le rituel sollicite le plus de sens possible. L’odorat : une bougie parfumée, de l’encens, des huiles essentielles. La vue : un éclairage tamisé, des statuettes ou objets significatifs, des accessoires de yoga. L’ouïe : une musique de détente, un bruit blanc, des ondes alpha. Le goût : une tisane, une eau citronnée. Le toucher : un coussin ou siège de méditation, un tapis de yoga, une couverture.

La mémoire subconsciente

À force d’être en contact avec les stimulus d’un rituel encadrant la pratique, le cerveau commencera à les associer à l’état de bien-être dans lequel nous nous trouvons à ces moments bien précis. Le message parviendra au corps qui se plongera de plus en plus rapidement dans cet état méditatif de détente. C’est entre autres une des raisons pour lesquelles on suggère aux femmes enceintes d’écouter souvent le même audio durant les moments de détente tout au long de la grossesse et de le faire également durant l’accouchement. Cela les replonge dans l’état de bien être associé à ces sons familiers au cerveau.

L’espace sacré qu’est le tapis

En ce sens, le tapis de yoga devrait être uniquement utilisé pour la pratique du yoga et de la méditation. Il est important d’insister auprès de l’enfant sur le fait que son tapis est son espace sacré, juste pour à lui et à personne d’autre. C’est pourquoi personne ne peut marcher sur le sien, et vice versa. Les adeptes du yoga connaissent bien l’espèce de sentiment d’appartenance qui se crée entre le yogi et son tapis. J’irais jusqu’à dire qu’un certain attachement émotionnel se crée envers cet accessoire. Comme mentionné auparavant, il serait également préférable que le tapis soit toujours disposé au même endroit.

Coussin pour les yeux

Pour la méditation allongée au sol, le coussin pour les yeux peut être un allier merveilleux. Vous pourriez même en faire un projet d’arts et inviter les enfants à fabriquer leur propre petite pochette en tissu, remplie de grains de riz ou autre. En plus de soulager la fatigue oculaire et les maux de tête, cet outil reproduit les effets du palming. Le palming est une technique utilisée en yoga, consistant à réchauffer les mains puis les poser sur les yeux pour soulager les tensions, calmer la stimulation et favoriser l’introspection. En ajoutant de la lavande aux grains contenus à l’intérieur, on sollicite plusieurs sens et favorise la détente par l’aromathérapie !

Le plus important à retenir dans tout ça, est de créer un rituel qui nous fait du bien, et de le maintenir. Un rituel qui stimule le plus de sens possible et que nous associerons tranquillement à l’état de bien-être qu’engendrent le yoga et la méditation.